Résumé :
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Cet article esquisse l’éloignement des tendances dominantes du féminisme de la lutte contre le sexisme institutionnel et idéologique, notamment en s’alliant avec les gouvernements pour « protéger » les femmes contre la violence hors-la-loi, et en lâchant les coalitions entre femmes dans l’espoir d’accéder aux droits en tant que minorité sexuelle. Au début des années 1980, d’intenses débats ont eu lieu entre féministes dites anti-violence/anti-prostitution et celles pro-droits/pro-sexe. Celles qui avaient plaidé la cause des femmes en transgression sexuelle furent identifiées comme les sex radicals. Au cours des trente dernières années, les féministes anti-violence ont réussi à intégrer leurs objectifs dans les réformes législatives nationales, les conventions des Nations unies, les ONG et les représentations médiatiques. Certaines sex radical féministes, usées par la complicité du camp anti-violence avec les gouvernements à la recherche du crédit idéologique pour justifier le contrôle discriminatoire des migrantes sans papiers et des revenus illicites, ont trouvé une base politique moins antagonique dans une alliance Lesbienne, Gay, Bisexuel, Trans (LGBT). Cet effritement des coalitions féministes, aussi conflictuelles soient-elles, représente un décentrage – voir effacement – du féministe radical en faveur des réformes protectionnistes, d’un coté, et intégrationnistes, de l’autre.
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