Résumé :
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Nous présentons ici la troisième version actualisée des « Recommandations pour la prise en charge de première intention par le praticien non sexologue » d’un homme souffrant de dysfonction érectile (DE). Ce travail, qui suit la méthodologie recommandée par la Haute Autorité de santé, a comporté une recherche documentaire approfondie des banques de données bibliographiques médicales et scientifiques. Il a été effectué par un groupe de travail constitué, qui a identifié, sélectionné, analysé et synthétisé la littérature scientifique utilisée pour rédiger l’argumentaire et les recommandations. L’ensemble de ce travail a été revu par un groupe de lecture, qui a donné un avis sur le fond et la forme des recommandations, en particulier sur leur lisibilité et leur applicabilité. Parmi les principaux points d’actualisation qui seront développés dans les articles de ce numéro, nous noterons principalement : l’évolution des définitions, avec l’abandon de la classification de la dysfonction érectile étiologique, en trois types (organique, psychogène et mixte), au profit d’une définition intégrée plus adaptée, reconnaissant l’intrication de ces différents facteurs; la question du rôle du partenaire dans le déclenchement ou le maintien de la dysfonction érectile représente aussi aujourd’hui un point important qui n’est plus à négliger; la forte prévalence de la DE est bien confirmée par les études récentes ainsi son augmentation régulière avec l’âge. Mais les plus âgés en semblent aujourd’hui davantage affectés dans leur qualité de vie. Chez les plus jeunes, la prévalence de la DE peut aussi s’avérer importante, en lien avec la sédentarité, les comorbidités, ou la consommation d’alcool et/ou de substances toxiques. Des populations vulnérables (patients souffrant de comorbidités, diabète, hypertension et pathologies cardiovasculaires, dépression…) sont aujourd’hui identifiées comme à risque important pour la forte prévalence de la DE chez eux. Elle peut être fréquemment s’y révéler comme « l’indicateur » d’une comorbidité, en particulier dans certaines affections (cardiovasculaires, diabète, dépression, troubles mictionnels du bas appareil urinaire). Elle y revêt aussi un impact émotionnel majoré; les traitements ont eux aussi évolué, avec l’apparition de nouveaux traitements pharmacologiques, et des prises en charge mieux structurées prenant en compte les différents facteurs organiques, psychologiques et relationnels. Ces recommandations ont été conçues comme une aide à la fois diagnostique et thérapeutique pour la prise en charge en première intention d’un patient venant consulter pour dysfonction érectile, avec un algorithme la résumant. Nous y avons adjoint un guide de communication permettant à tout praticien d’aborder la question de la sexualité avec son patient lorsque cela s’avère utile ou nécessaire.
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