Résumé :
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Le XXIe siècle confirme une révolution opérée depuis quelques décennies : la perfectibilité du corps, idée-force d’un XVIIIe siècle projetant l’« amélioration de l’humain », s’est concrétisée par la mise en œuvre de moyens médicaux et techniques sans précédent. Ce n’est pas simplement l’espérance de vie qui s’est accrue dans les pays les plus industrialisés et à la pointe de ces progrès, c’est aussi la capacité à vivre durablement – vieux, voire très vieux – dans un corps plus confortable, moins souffrant et moins invalide. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le corps peut n’être pas exclusivement perçu comme le « tombeau » de Platon, lieu du dépérissement et de la mort, mais aussi comme un territoire de perfectibilité, d’identité, sur lequel s’inscrit un destin individuel. Sans doute, l’effacement des grandes transcendances, religieuses et politiques, dans la deuxième partie du XXe siècle, a-t-elle contribué à cet investissement – pour une part matérialiste – sur soi : de nouveaux espoirs adviennent ainsi par le corps.
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