Résumé :
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L'amour maternel est-il un instinct qui procéderait d'une "nature féminine", ou bien relève-t-il largement d'un comportement social, variable selon les époques et les mœurs? L'histoire nous révèle que la notion d'amour maternel est étrangement évolutive. Après une longue période d'indifférence, marquée par le recours systématique des villes aux nourrices des campagnes, la fin du XVIIIe siècle voit naître un nouveau comportement féminin. Le XIXe siècle exalte et amplifie cet idéal de l'amour maternel. Et singulièrement, l'œuvre de Freud et la psychanalyse assureront à cette valeur établie un relais formidable. Le temps est venu de la crise de cette configuration mentale, que nous avons héritée. La progression du travail féminin, l'égalité revendiquée, le partage croissant des tâches entre les femmes et les hommes, sont les facteurs du changement qui s'annonce - et dont la conséquence la plus inattendue, mais non la moindre, sera sans doute le nouvel amour paternel.
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