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Résumé :
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Apparue récemment dans la littérature, la coercition reproductive (CR) désigne le maintien du contrôle et du pouvoir sur une personne par des comportements interférant avec son autonomie reproductive. Ce phénomène comprend diverses manifestations dont les pressions relatives à la grossesse, le sabotage contraceptif et la coercition lors de la grossesse. Il est associé à des répercussions sur la santé physique, psychologique, sexuelle et reproductive ainsi que sur le bien-être relationnel. Actuellement, les recherches s’intéressent principalement aux femmes victimes de CR. Cette étude qualitative vise à mieux comprendre le vécu des hommes victimes de CR et à évaluer dans quelle mesure les connaissances issues des recherches auprès des femmes victimes peuvent être transposées à leur expérience. Au total, cinq hommes (n = 5) devenus pères sans l’avoir désiré ont participé à un entretien semi-directif. D’après l’analyse thématique, il semble que la contrainte à la paternité vécue par les participants s’apparente effectivement aux expériences de CR rapportées dans les études menées auprès des femmes en termes de manifestations, de facteurs de risque et de répercussions. Toutefois, certains enjeux, notamment d’ordre physique, ainsi que certaines stratégies de résistance semblent différer. En particulier, les hommes semblent moins s’impliquer dans l’usage des moyens de contraception. Cette étude met en avant l’importance de développer l’autonomie reproductive des hommes en les impliquant dans une responsabilité partagée de la planification familiale. Le développement de la contraception masculine à plus grande échelle pourrait y contribuer.
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