Résumé :
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Les violences sexuelles représentent un problème social majeur dont s’emparent de plus en plus les Universités. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (2023) a notamment opté pour une campagne de communication pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Dans l’optique d’une prévention efficace, une meilleure compréhension des différentes dimensions du consentement sexuel, incluant sa définition et son expression, apparaît indispensable. À cette fin, des focus groups ont été réalisés auprès d’un échantillon français d’étudiants de licence afin de leur permettre d’exprimer librement et spontanément leurs croyances et normes sur le consentement sexuel. Vingt participants, dont 11 femmes âgées en moyenne de 20,5 ans, et 9 hommes, âgés en moyenne de 22 ans, étaient répartis selon leur genre. Trois groupes de femmes et deux groupes d’hommes, composés de trois à cinq participants, ont échangé sur le sujet et leurs discussions ont été enregistrées. Une analyse thématique a permis de mettre en évidence plusieurs résultats. En effet, les étudiants définissent le consentement sexuel comme un accord verbal pour participer à une relation sexuelle et n’utilisent pas les mêmes indices pour exprimer leur consentement et non-consentement sexuel. Les femmes privilégient des indices non verbaux contrairement aux hommes qui utilisent plutôt des indices verbaux. De plus, l’expression du consentement sexuel diffère selon le lieu, la nature du comportement, la consommation d’alcool, ou encore le genre de l’individu. Ces résultats mettent en lumière la manière dont les étudiants français définissent et expriment leur consentement sexuel, ainsi que les différences liées au genre. Cette étude permet ainsi une meilleure compréhension de la thématique avec pour objectif final d’aider à développer des programmes de prévention plus adaptés afin de lutter contre les violences sexuelles à l’Université.
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