Résumé :
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On nomme priapisme une persistance anormale pendant plusieurs heures d'une érection du pénis ou du clitoris, non associée à une excitation sexuelle ou un désir. Le diagnostic est à poser en urgence pour distinguer le priapisme ischémique, le plus fréquent (plus de 95% des cas), douloureux et grave, du priapisme non ischémique. Un priapisme ischémique est lié à une insuffisance de détumescence, par entrave du flux veineux (liée à une hypercoagulabilité, un effet alphabloquant, etc.). Il est à traiter en urgence, pour prévenir une insuffisance érectile séquellaire irréversible. Parmi les nombreuses causes identifiées de priapismes ischémiques, outre diverses maladies (dont surtout la drépanocytose) et la consommation d'alcool ou de drogues, la plus fréquente est médicamenteuse. Les médicaments impliqués sont surtout ceux ayant des effets alphabloquants et/ou vasodilatateurs : les neuroleptiques, des antidépresseurs, la bupropione, le méthylphénidate, des médicaments utilisés dans l'hypertrophie bénigne de la prostate, des hypotenseurs, la testostérone, des héparines. Quand un médicament connu pour exposer à des priapismes est prescrit, dispensé ou administré, les patients sont à informer de la nécessité de consulter en urgence en cas de survenue de cet effet indésirable. D'autres facteurs de risque de priapisme, dont la drépanocytose, sont à prendre en compte lorsque l'utilisation de ces médicaments est envisagée. En cas de priapisme, après les premiers soins en urgence, il est utile de rechercher une cause médicamenteuse pour reconsidérer le traitement et éviter une récidive.
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