Résumé :
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La physiopathologie de la vaginose bactérienne (VB), stade ultime de la dysbiose vaginale, a bénéficié des avancées récentes de la biologie moléculaire, mettant en lumière, entre autres, le rôle important d’Atopobium vaginae. Certaines spécificités immunologiques (variants du TLR4, élévation de l’IL-1β, par exemple) permettent d’expliquer les variations de prévalence de cette infection, la faible réponse inflammatoire clinique et cellulaire ainsi que l’action favorisante de la VB sur l’acquisition et l’histoire naturelle de certaines infections sexuellement transmissibles. Ces progrès n’expliquent pas totalement le taux élevé de récidives. Si les facteurs comportementaux comme la consommation de tabac, le stress ou les erreurs hygiéniques sont des causes reconnues de récidive, d’autres pistes commencent à être explorées comme le rôle de la transmission sexuelle, la résistance de certaines bactéries aux imidazolés ou l’absence d’efficacité des traitements classiques sur la dysbiose elle-même. La prise en compte de cette dysbiose vaginale apparaît comme importante voire indispensable pour mieux contrôler l’histoire naturelle de l’infection par les HPV-hr ou améliorer le taux de réussite des FIV. Malgré des résultats hétérogènes, l’utilisation de probiotiques en complément des traitements classiques (antibiotiques imidazolés, chlorure de dequalinium) a démontré un effet préventif sur les récidives de VB. Des études ultérieures sont nécessaires pour personnaliser l’apport de probiotiques (ou de synbiotiques) en fonction des spécificités individuelles du microbiote vaginal.
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