Résumé :
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Depuis la dernière actualisation des recommandations pour la prise en charge de la dysfonction érectile (DE) par le praticien, les études épidémiologiques ont confirmé les premiers chiffres donnés par les grandes études internationales dès la fin des années 1990. D’autres données se sont précisées et nous permettent aujourd’hui de mieux comprendre le profil épidémiologique de la DE. Sa prévalence, tous âges confondus, semble se situer entre 12,9% (11,5–14,3) en Europe du Sud et 20,6% (18,8–22,4) dans les pays anglo-saxons. De nouvelles études longitudinales mises en place plus récemment montrent une incidence pouvant aller de 32 à 80% selon les tranches d’âges des patients à l’inclusion. La grande avancée dans la compréhension actuelle de la DE nous est apportée par l’épidémiologie analytique. La DE touche avec prédilection les sujets âgés, pour lesquels, selon certaines études, elle peut même représenter un marqueur véritable de l’augmentation du risque de mortalité. Elle est aujourd’hui beaucoup plus mal supportée par les sujets vieillissants pour lesquels une sexualité conservée représente un élément important de la qualité de vie. Elle est aussi très mal supportée, avec d’importantes répercussions sur l’humeur et la vie relationnelle, dans les populations de patients vulnérables (diabétiques, hypertendus, patients souffrant d’affections cardiovasculaires…). En lien avec la maladie endothéliale, elle y joue très souvent un rôle de marqueur de l’installation de complications viscérales et/ou vasculaires et de l’aggravation de la maladie initiale. La forte prévalence de DE chez les hommes présentant une dépression ou un trouble du bas appareil urinaire a été, elle aussi, confirmée par des études récentes. Une attention toute particulière est aussi portée aujourd’hui aux plus jeunes, chez lesquels l’association d’une prévalence élevée de DE en lien direct avec l’abus de substances et d’alcool chez les hommes jeunes a été souligné par plusieurs études.
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