Résumé :
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Chez l’homme, l’infection chronique par les HPV à haut risque oncogénique cause des lésions dysplasiques précancéreuses anales, des cancers oropharyngés, anaux et du pénis. Les HPV à bas risque oncogénique provoquent des condylomes anogénitaux. Ces manifestations sont en augmentation, notamment dans certains groupes, comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Cette revue de la littérature cible, l’épidémiologie des affections associées à l’HPV, la sécurité et l’efficacité des vaccins anti-HPV chez l’homme, ainsi que l’analyse des barrières à la vaccination et des études "coût-efficacité". Des trois vaccins contre le HPV disponibles en Belgique, le Nonavalent (" 9HPV " - 6/11/16/18/31/ 33/45/52/58) offre la plus large protection. Le vaccin 9HPV est sécuritaire et prévient l’apparition de condylomes et de dysplasies anales ; il est efficace dans la prévention secondaire de condylomes et de lésions anales précancéreuses chez les HSH, qu’ils soient ou non infectés par le VIH. En Europe, chez l’homme, le 9HPV pourrait prévenir par an plus de 350.000 condylomes, 5.485 cancers oropharyngés, 2.303 cancers anaux et 852 néoplasies intra-épithéliales de grade 2/3 ainsi que 1.113 cancers du pénis. En Fédération Wallonie-Bruxelles, la couverture vaccinale est actuellement de 30% chez les filles et anecdotique chez les garçons et les hommes. En 2017, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a élargi la vaccination aux deux sexes jusqu’à 26 ans et aux patients immunocompromis. L’application de ce programme de vaccination et son acceptation parmi les garçons et les hommes sont discutées sur base des données épidémiologiques récentes et des études coût-efficacité disponibles, afin d’encourager cette implémentation.
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