Résumé :
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Parmi les 800 pesticides utilisés dans le monde, environ 650 peuvent modifier le fonctionnement du système endocrinien : il s’agit des pesticides perturbateurs endocriniens (PPE). L’exposition aux PPE par voie alimentaire ou environnementale est un sujet préoccupant, leur présence étant actuellement démontrée dans la plupart des fluides biologiques. Certains PPE sont interdits, classés cancérigènes « certains », d’autres sont des cancérigènes « probables » ou « possibles » lorsque les preuves de leur effet tumoral sont limitées. L’impact des PPE sur les seins est à ce jour mal connu. Cependant, la plupart des PPE ayant une demi-vie longue et étant lipophiles, les seins, composés principalement de tissu adipeux, constituent un terrain propice à leur concentration. L’objectif de notre mise au point était d’analyser l’impact des PPE liés à notre exposition environnementale sur le risque de cancer du sein, au travers d’une revue de la littérature récente, portant sur des données épidémiologiques et biologiques. Il est difficile à ce jour d’affirmer une réelle association positive entre la présence de PPE et le cancer du sein même si de plus en plus d’études soulignent un rôle possible des PPE sur le risque de survenue d’un cancer du sein notamment chez les femmes agricultrices ou appliquant des PPE, mais également dans la population générale exposée aux PPE. Les études réalisées sur les tumeurs mammaires retrouvent une concentration en PPE plus élevée dans les tumeurs hormonodépendantes. Les différentes séries analysées ont un certain nombre de limites, telles que le faible nombre de PPE évalués, les petits effectifs et le recul insuffisant. L’effet potentialisateur de différents PPE utilisés concomitamment et la fenêtre d’exposition à ces substances restent des paramètres à évaluer.
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