Résumé :
|
En s’appuyant sur une enquête qualitative et une enquête quantitative auprès de femmes confrontées à une grossesse non prévue, qu’elles décident ou non de recourir à l’IVG, l’article s’attache à étudier la norme procréative, à savoir les « bonnes conditions » (âge, type de relation, situation professionnelle) socialement définies, pour avoir un enfant, qui prévaut aujourd’hui dans la société française. La minimisation des enjeux professionnels dans la décision d’avorter dès lors que les femmes atteignent l’âge socialement valorisé de la maternité atteste de la pérennité des représentations sur la division sexuelle du travail, reproductif pour les unes, productif pour les autres. La valorisation de la spécificité maternelle, composante à nouveau fortement soulignée dans la norme procréative, apparaît alors comme l’une des manières d’atténuer les tensions entre un modèle féminin qui prône la conciliation entre vie familiale et professionnelle et une réalité sociale qui en reste bien éloignée.
|